Historique

Pourquoi une nouvelle concertation ?

Deux ans après une première étape de concertation menée entre le 2 mai et le 23 juillet 2019, le projet Solarzac entre dans une nouvelle phase de dialogue avec les acteurs du territoire. Non prévue par la loi, cette concertation résulte de la saisine volontaire de la Commission nationale du débat public par Arkolia Énergies, entreprise héraultaise et maître d’ouvrage du projet. Elle vise à présenter l’évolution du projet après prise en compte des enseignements de la concertation précédente, des études réalisées depuis deux ans, et témoigne de sa volonté de co-construire le projet avec les acteurs du territoire.

LE PROJET INITIAL

Porté par l’entreprise héraultaise Arkolia Énergies, producteur indépendant d’énergies vertes (solaire, éolien et biogaz), le projet Solarzac vise l’implantation d’un parc énergétique renouvelable à dominante photovoltaïque sur la Commune du Cros, intégrée à la Communauté de communes Lodévois et Larzac et rattachée au Pays Cœur d’Hérault. Il s’inscrit plus précisément sur le domaine de Calmels, propriété privée d’environ 1 000 ha jusqu’alors clôturée et dédiée à la chasse commerciale.

Le projet poursuit trois objectifs principaux :

Panneau

Objectif 1

Produire et stocker des énergies renouvelables principalement solaires, et contribuer ainsi à la transition énergétique et écologique, en s’inscrivant dans la stratégie nationale inscrite dans la Loi de Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) et dans la stratégie REPOS, de la région Occitanie, prévoyant notamment une multiplication par 5,8 de la production d’énergie solaire d’ici 2030, avec l’ambition de devenir la première région à énergie positive d’Europe à l’horizon 2050.

Arbre

Objectif 2

Requalifier des espaces naturels dégradés par la pratique actuelle d’une chasse commerciale intensive, en vue d’une réouverture du domaine de Calmels à la libre circulation des personnes et à sa réappropriation par le public. À terme, le loyer versé par Arkolia Énergies pourrait permettre aux Collectivités d’acquérir le terrain sans frais supplémentaire pour le contribuable.

Bre

Objectif 3

Rendre au domaine de Calmels sa vocation agricole par la promotion et le développement des pratiques agro-pastorales des Causses et Cévennes inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le modèle de co-activité énergétique et agricole est d’ores et déjà en œuvre sur la plupart des installations photovoltaïques au sol exploitées par Arkolia Énergies.

Au cours de la concertation de 2019, Arkolia Énergies a proposé au public trois scénarios différenciés permettant de remplir ces objectifs :

Historique2 Copie
LES ENSEIGNEMENTS DE LA CONCERTATION DE 2019

OBJECTIFS : 

Couvrant un périmètre de 32 communes sur 3 départements, la concertation organisée entre le 2 mai et le 23 juillet 2019 a permis au maître d’ouvrage de rencontrer et d’échanger avec :

188 personnes en réunions publiques

132 personnes en ateliers thématiques

89 personnes lors des permanences itinérantes

52 personnes lors de la visite du site

Dsc 0482
Réunion d’information aux habitants du village de Le Cros 13 juillet 2019

Ces rencontres, ainsi que les outils mis à disposition du public (site internet et registres en mairies), ont permis de recueillir 118 questions et 152 contributions.

Si environ un tiers des participants se sont exprimés favorablement au projet, une majorité d’entre eux a exprimé ses inquiétudes, témoignant d’une nécessité de le réviser et d’associer plus étroitement les habitants et acteurs du territoire à sa conception.

Parmi les points de vigilance les plus fréquemment portés à l’attention du maître d’ouvrage, le respect de l’environnement et de la biodiversité du plateau du Larzac a suscité de nombreuses interrogations.

En particulier, une majorité des participants ont dit leur opposition à l’utilisation de la méthanation, s’inquiétant plus particulièrement des besoins en eau de cette technologie.

Par ailleurs, si l’utilisation de l’énergie photovoltaïque n’a pas fait l’objet de critiques pour elle-même, il est apparu que l’emprise au sol prévue dans les scénarios initiaux était considérée comme trop importante, suscitant des interrogations quant à son impact sur la faune et la flore, ainsi que sur les classements et labels des Causses et Cévennes au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Enfin, le public s’est interrogé sur la localisation du projet sur le territoire du Lodévois et Larzac, jugeant plus approprié de produire l’énergie solaire à proximité des zones urbaines les plus consommatrices, et s’inquiétant des co-visibilités pour les riverains du parc photovoltaïque.

À l’inverse, de nombreuses opportunités ont pu être soulignées. Au-delà de l’adhésion du public aux objectifs de développement des énergies renouvelables, les retombées positives pour le territoire en termes d’emploi et de retour de l’agropastoralisme sur le domaine de Calmels ont été saluées, même si cette ambition agricole méritait d’être accentuée. Les collectivités ont par ailleurs accueilli favorablement l’opportunité de retour à la propriété collective du domaine, jugeant que le projet Solarzac et le modèle de financement proposé était le seul à même de permettre aussi bien l’acquisition des terrains que le développement d’usages agricoles et collectifs.

Ces enseignements ont convaincu Arkolia Énergies de poursuivre le projet, en prenant en considération les enjeux fondamentaux qui ont émergé des échanges avec le public. Dans sa décision du 23 octobre 2019, le maître d’ouvrage a en particulier annoncé la poursuite et l’approfondissement des études dans l’objectif de proposer un nouveau projet d’emprise plus réduite et à forte dimension agricole, ainsi que la création d’un Conseil Scientifique indépendant.

UNE VOLONTÉ DE CO-CONSTRUCTION

À la suite de la concertation préalable, Arkolia Énergies a d’ores et déjà acté deux modifications par rapport au projet d’origine.

D’une part, la surface dédiée à l’implantation du parc photovoltaïque sera au maximum de 200ha, afin de limiter son emprise au sol et ses impacts sur la biodiversité et le paysage. Cette surface maximum permettrait la production de 150 à 200 MWc, correspondant à une alimentation électrique hors chauffage de 110 000 habitants, soit 65 % des besoins du Pays Cœur d’Hérault. Cela justifie par ailleurs de dédier plus de 800 ha aux usages agricoles et collectifs.

D’autre part, l’option de méthanation est définitivement abandonnée.

Enfin, ayant notamment considéré que la proposition de scénarios différenciés pouvait donner aux acteurs du territoire le sentiment de ne pas participer pleinement à sa conception, le maître d’ouvrage a fait le choix de ne pas présenter de nouveaux scénarios, mais de débattre collectivement autour de quatre questions ouvertes :

  • Quels enjeux et quelle implantation du parc photovoltaïque ?
  • Quels usages des espaces restitués au public ?
  • Quel projet agropastoral ?
  • Quelle pertinence d’une option hydrogène ?